LE SORT DE L'ANIMAL
de
VALÉRY MOLET
La folie est à l’origine du monde. Beckett fait dire à un de ses héros : « nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent ». Si les serviteurs de la loi sont aussi des hommes, alors aucun n’est à l’abri de cette extravagance sournoise. Les dérives nous guettent tous. Être au service de l’État, lorsqu’on est fou, est donc tout à fait concevable. C’est d’ailleurs le cas de l’histoire de ce sous-préfet qui arpente les couloirs de la sous-préfecture avec des ambitions de dément, des rêves de chenil et des fantasmes de jeune érotomane échoué. C’est le récit de la lente et prodigieuse descente vers la vérité de soi-même de quelqu’un qui croyait naïvement avoir réussi sa vie. C’est enfin le roman d’un monde qui s’écroule dans un aboiement et pourrait renaître dans une version différente de l’égarement.